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Collectif havrais contre les nuisances sonores
7 mai 2018

13/12/2010 18:30 Trente-cinq ans de politique

 

13/12/2010 18:30 

Trente-cinq ans de politique contre le bruit, et toujours autant de gêne

Les assises nationales de la qualité de l’environnement sonore, qui s’ouvrent mardi 14 décembre, vont évoquer le bruit ressenti


Lois, directives, progrès technologiques… Depuis 1975, date de la création de la première mission « bruit » au ministère de l’environnement, la traque aux décibels est lancée. Avec des succès notables. « Votre machine à laver d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle d’il y a trente ans, assure Alice Debonnet-Lambert, directrice du Centre d’information et de documentation sur le bruit (CIDB). C’est vrai aussi du moteur d’un A380 par rapport à celui d’une ancienne Caravelle. »

Et pourtant, les enquêtes d’opinion se suivent et se ressemblent : le bruit est une nuisance pour deux Français sur trois. « Ce niveau d’insatisfaction ne baisse pas, constate Valérie Rozec, psychologue de l’environnement au CIDB. Pas plus que le nombre d’appels de plaignants que nous recevons. »

Réunis en assises à partir d’aujourd’hui, les spécialistes de la question vont donc se pencher sur ce hiatus entre progrès réalisés et gêne ressentie. 

Dans les transports, une augmentation du bruit depuis 20 ans

« La lutte contre le bruit est une course sans fin, analyse Dominique Habault, directrice du laboratoire de mécanique et d’acoustique du CNRS. Qu’on ferme une boîte de nuit, et ce sont les pas du voisin qu’on entendra. » De même, les constructeurs automobiles s’échinent aujourd’hui à lutter contre des bruits de couinements à l’intérieur des voitures, auparavant masqués par les vrombissements du moteur.

De l’avis général, les seuils de tolérance n’ont cessé de baisser. « Nous recevons des plaintes de personnes vivant à côté d’une école, ce qui est totalement nouveau », relève Alice Debonnet-Lambert. « Le repli sur soi rend aujourd’hui toute intrusion dans son domicile intolérable, ajoute Valérie Rozec. Et quand on ne connaît pas ses voisins, le bruit qu’ils produisent est moins bien toléré que lorsqu’on les connaît. »

Restent des causes objectives d’insatisfaction. En vingt ans, le nombre de décibels gagnés dans les transports – première cause de nuisance – est considérable. Voitures, trains, avions… «Il sera difficile de mieux faire techniquement sur les véhicules», assure Dominique Habault. Sauf que, dans le même temps, le parc automobile et le trafic aérien n’ont cessé d’augmenter. 

Le bruit à l'origine d'un surplus de stress et de fatigue

Par conséquent, « les progrès enregistrés ont été en partie annulés », relève Dominique Bidou, président du CIDB. Et si les trains de nouvelle génération se révèlent beaucoup plus silencieux que leurs prédécesseurs, il faudra vingt ans pour renouveler l’ensemble du parc.

Dans le domaine du travail, la protection des ouvriers s’est renforcée au fil du temps. Des capots sur les machines les plus bruyantes ont été installés, des équipements de protection individuels imposés. « La réglementation vise à lutter contre les problèmes de surdité et impose des obligations pour l’employeur à partir de 80 décibels, précise Alice Debonnet-Lambert.

Des niveaux inconnus dans le secteur tertiaire, où l’on voit néanmoins se multiplier les problèmes de stress et de fatigue générés, notamment, par les open spaces » (espaces de travail décloisonnés). 

 

500 000 points noirs du bruit en France

 

Sur le front du logement, la première réglementation concernant l’acoustique à l’intérieur des bâtiments date de 1970. Les normes se sont depuis constamment enrichies. Mais, avant 1970, c’est le vide. « À condition d’y prêter attention, la rénovation thermique imposée par la lutte contre l’effet de serre pourra bénéficier à l’acoustique dans les bâtiments anciens », espère Dominique Bidou.

Restent les nuisances provoquées par la route ou les voies de chemin de fer. Dorénavant, le maître d’ouvrage de toute nouvelle infrastructure de transport doit assurer la protection sonore des riverains, soit en construisant des écrans antibruit, soit en finançant l’installation de double vitrage. Mais là encore, il faut rattraper les erreurs du passé.

On peut estimer à plus de 500 000 le nombre de points noirs du bruit, ces bâtiments riverains d’une infrastructure terrestre construite après coup et soumis à des niveaux sonores supérieurs à 70 décibels le jour. 

Les décibels, meilleur instrument de mesure du bruit?

Leur résorption est à l’ordre du jour des pouvoirs publics depuis vingt ans et se fait toujours au compte-gouttes. « En l’absence d’une pression des riverains, les collectivités locales se mobilisent peu, alors même que des aides publiques, gérées par l’Ademe depuis 2009, sont prévues », regrette notamment Emmanuel Thibier, responsable du dossier à l’Ademe.

Enfin, les acousticiens réfléchissent aujourd’hui à la mise au point de nouveaux indicateurs, plus pertinents. « Toute la réglementation est basée sur les décibels, explique Dominique Harbault. Or, cela ne suffit pas à expliquer la gêne, qui est liée à de nombreux autres facteurs. » Des travaux sont en cours autour de la « sonie », qui permet de prendre en compte le « ressenti » du bruit. 

 

 

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Collectif havrais contre les nuisances sonores
  • Les automobiles sont de plus en plus silencieuses et les motos sont normalement respectueuses des normes sonores tolérées. Malheureusement quelques motards se font plaisir en faisant un maximum de bruit.
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