Ce mal gangrène les villes et les campagnes : nuisances sonores, accidents de la route, perturbation de la circulation… Le rodéo est presque devenu une mode. Ce phénomène s’étend à vitesse grand V dans l’Hexagone. Le 23 mai, un adolescent a été arrêté par la Bac de Besançon pour sa participation active à des rodéos urbains. Mais ce dimanche, un petit garçon de 5 ans a été la victime de trop. À Pantin, plusieurs scooters ont débarqué à vive allure près du canal de l’Ourcq et ont violemment percuté le garçonnet. La Seine-Saint-Denis est particulièrement touchée par ce fléau. Selon la préfecture de Police, 46 % des rodéos en Île-de-France sont recensés dans ce département contre seulement 8 % à Paris. La semaine passée, près de 500 adeptes de cette pratique y ont été contrôlés par les forces de l’ordre. Inquiétant.
Face à l’essor de ce phénomène, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a transmis un télégramme aux responsables de la police et de la gendarmerie : « À l’approche des beaux jours, la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs. »
Cette triste actualité a trouvé un espace pour s’exprimer : le Festival de Cannes. L’édition de cette année déroule le tapis rouge au film Rodéo. La réalisatrice Lola Quivoron défend bec et ongles ce qu’elle appelle le « cross-bitume ». Celle-ci fait du rodéo « une culture » et dénonce dans son long-métrage la criminalisation « à mort » de cette pratique urbaine.
Son film ne fait pas l’unanimité auprès de la classe politique. Le maire de Cannes, David Lisnard, n’a pas hésité à donner la réplique à Lola Quivoron : « Nous n’avons pas été convaincus par le propos de cette dame, qui ressemble à un sketch des Inconnus. Nous allons continuer de poursuivre et d’arrêter les auteurs de rodéos urbains. »
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